Voici le compte-rendu d’une mission réalisée en novembre 2024. Au programme : trek médical de 10 jours dans la région de Beni au nord-ouest de Pokhara.
Voici l’équipe :
- Martine : puéricultrice de formation
- Véronique : infirmière anesthésiste de formation
- Jannick : expert en écriture
- Armel : vidéaste
- Notre guide Manoz ainsi que nos porteurs Meck et Minh, merci à eux !
Trek de 10 jours dans la région de Beni au nord-ouest de Pokhara, soit à 12 h de route de Kathmandu.
Région très agricole, cultures étagées de riz, millet, maraîchage, fruits, etc. Habitat dispersé dans les pentes, regroupé en petits hameaux un peu isolés (pistes difficiles) ou en gros villages de 2.000 à 4.000 habitants.Travail communautaire, beaucoup d’entraide.
Tolérance et aide vis-à-vis des personnes souffrant de handicap (moteur ou mental). Plusieurs générations par maison et élevage collectif des petits par les parents et grands-parents.
On retrouve des dispensaires dans les grosses bourgades (visite de 7 dispensaires), ceux-ci sont gérés par du personnel infirmier essentiellement. En cas de problèmes graves, les personnes vont à Béni par leurs propres moyens. Le problème financier est fondamental dans le non-suivi des patients. Les parturientes sont suivies en anténatal et postnatal par les infirmiers des dispensaires mais accouchent à domicile ou à l’hôpital de Beni et exceptionnellement au dispensaire (2 à 4 accouchements/an)
Visite de 6 écoles : la scolarité primaire est effectuée dans les gros villages puis à Beni. Et il est fréquent que les parents suivent leurs enfants, ce qui entraîne une fuite des villages qui se désertifient, l’espoir d’une vie plus aisée à Beni étant une autre cause du départ.
Dans chaque village traversé, notre guide nous présentait et expliquait notre action. Les villageois, ou les infirmières des dispensaires nous signalaient les personnes susceptibles d’être vues par nous. Les consultations se faisaient soit chez les gens, soit là où nous logions et même dans la nature ! Parfois les personnes éloignées, ayant été prévenues de notre présence, mettaient des heures pour venir à nous.
Nous avons vu 16 personnes au fil du trek et adressons 7 cas à MUTU FOUNDATION et MANOJ.
Constat : Les dispensaires jouent un rôle important dans la prévention (vaccination, alimentation, contraception).
Nos visites scolaires ont révélé des problèmes majeurs de caries chez les enfants malgré l’éducation faite par les enseignants (parents occupés au champ et arrivée des friandises !)
Les personnes malades ont peu ou pas de suivi médical (distance et soins non gratuits)
Ces zones de moyenne montagne sont très éloignées de Kathmandu et c’est un frein à l’accès aux soins proposés par MUTU FOUNDATION et MANOJ. Pokhara pourrait être une alternative !
Ressentis :
Martine : « J’ai adoré cette approche. Utiliser mon métier, utiliser la marche, deux plaisirs dans ma vie … pour ce trek médical ».
Découverte du système de santé népalais. Rencontres chaleureuses et sincères tout le long du parcours. »
Jannick : « Ressenti accompagnant !! Certes, frustré de n’apporter pas grand chose, le trek s’est révélé formidable au fur et à mesure des rencontres et des sourires … pour ma part si je n’ai pas fait un trek médical, moi je l’appelle « mon trek humaniste ». Ça restera. »
Armel : « Pendant cette dizaine de jours de marche au nord-ouest de Pokhara, région à l’écart des circuits touristiques et des facilités médicales, j’ai apprécié les rencontres, simples et généreuses, au gré des villages traditionnels et des grands paysages dans le lointain.
Les entretiens médicaux et bienveillants réalisés par Martine et Véro, la prise de notes et de photos de Jannick, la façon respectueuse et efficace d’approcher les Népalais par Manoz, la complicité avec Meck et Minh malgré le barrage de la langue, les longues et parfois difficiles marches, ont constitué un séjour fort en émotions et utile pour les 2 associations qui transformeront les fiches rédigées en interventions médicales adaptées.
Et je suis particulièrement content d’avoir pu mettre une partie de ces beaux moments dans 2 petites vidéos, avec la complicité de tous : merci ! »
Véronique : « J’ai eu le sentiment de mettre du sens au voyage. Les contacts et échanges divers avec la population ont été facilités par cette approche paramédicale.
J’ai mieux pris conscience de leur mode de vie, de leurs besoins et des difficultés qu’ils rencontrent en termes d’accès aux soins en particulier.
J’ai eu la sensation que certaines barrières ont cédé dans les relations avec les gens aussi bien les villageois que nos porteurs et guide.
Mais le constat est que Kathmandou est loin pour une prise en charge même si les Népalais sont habitués aux routes difficiles. »
Retrouver les vidéos de la mission :